Portraits
Sarah & Vivian Mériguet : de Hong Kong à Genève, la complémentarité comme boussole
Découvrez le portrait membre du mois d'août 2025 consacré à Sarah & Vivian Mériguet
Juriste de formation, Sarah Mériguet s’est spécialisée en fiscalité internationale. Après un début de carrière à Hong Kong, elle s’est installée à Genève où elle accompagne aujourd’hui dirigeants et entreprises dans leurs problématiques fiscales et sociales suisses. Sa force : une connaissance fine des enjeux d’implantation, et une capacité à traduire la complexité en solutions concrètes.
Vivian Mériguet, lui, a cofondé il y a dix ans Wild Solutions, une agence digitale spécialisée en SEO, publicité en ligne et IA marketing. Passé par l’Asie, il y a construit une culture de l’agilité et de la performance humaine.
Entre fiscalité pointue et stratégie digitale, leur quotidien se conjugue au pluriel : enfants, business, réseaux, et une belle énergie partagée au sein de la CCIFS. Rencontre avec un duo franco-suisse qui incarne le mouvement, le lien… et la passion de construire ensemble.
CARTE D’IDENTITE :
Vos passions, individuelles ou communes
Sarah : la musique m’inspire profondément, une passion que je partage au quotidien avec mon fils, que ce soit en concert ou à la maison, à travers des styles très variés. Je cours également régulièrement depuis mes 20 ans, notamment en trail, une discipline que j’ai découverte à Hong Kong et que je continue de pratiquer en Haute-Savoie.
Vivian : je pratique l’escrime et ai participé à de belles compétitions. C’est une passion que je commence à transmettre à mon fils : il débute tout juste, mais cela nous offre de précieux moments de complicité.
Une des causes qui vous tient à cœur ?
Sarah : je veille activement à limiter l’usage des écrans avec mes enfants. Bien sûr, nous utilisons nos ordinateurs pour le travail, mais il est essentiel, à mes yeux, de montrer l’exemple. Concilier nouvelles technologies et équilibre familial est un vrai défi de notre époque. C’est pourquoi nous les encourageons à explorer d’autres passions, comme celles évoquées plus tôt.
Une application dont vous ne pouvez pas vous passer ?
Vivian : je me suis intéressé très tôt à TikTok, dès son lancement alors que nous vivions encore à Hong Kong — un outil incontournable dans mon métier. Mais j’en fais un usage mesuré, en gardant mes soirées et week-ends dédiés à la vie de famille.
Ce qui vous qualifie l’un/ l’autre
Sarah : je me sais persévérante et travailleuse, et j’avoue ne pas savoir rester en place.
Vivian : j’ai la rage, dans le sens combatif du terme !
La qualité que vous appréciez chez l’autre.
Sarah : son humour
Vivian : sa joie de vivre
PORTRAIT
Sarah, pouvez-vous nous parler de votre poste chez BOITELLE TAX / LL.M Tax en quelques mots ?
J’accompagne les entreprises et les dirigeants dans leurs problématiques fiscales et sociales, tant lors de leur implantation en Suisse que dans la gestion courante de leurs activités. Cela couvre aussi bien le conseil day-to-day que des sujets plus techniques comme les restructurations ou l’organisation patrimoniale.
À Hong Kong déjà, j’aimais ce rôle de “facilitatrice” : aider des entrepreneurs à structurer leurs projets pour oser se développer. À Genève, j’ai complété mon parcours par un diplôme suisse en fiscalité. Ce que j’ai découvert ici m’a marquée : une vraie culture du dialogue avec les autorités et un pragmatisme rare, qui rendent le système non seulement efficace, mais aussi inspirant
Vivian, Wild Solutions en quelques mots ?
J’ai cofondé Wild Solutions il y a dix ans. Aujourd’hui, l’agence compte une quarantaine de collaborateurs. Nous intervenons principalement sur le référencement, les outils liés à l’intelligence artificielle, la gestion des réseaux sociaux, ainsi qu’un peu de développement web. Mon rôle est vraiment de faire grandir l’agence, de la structurer et de m’entourer des meilleurs pour exécuter et mettre en œuvre les stratégies. Je suis convaincu que la réussite passe par la qualité des personnes qui nous accompagnent, et c’est pour cela que je cherche à m’entourer de profils d’excellence dans chaque domaine. En ce moment, le marché est plutôt favorable à notre secteur. Même si le recrutement de développeurs reste complexe, nous avons la chance d’être entourés de jeunes talents très prometteurs dans les domaines du marketing, du design et de la création de contenu.
Votre plus belle réussite professionnelle à chacun?
Vivian : je suis très fier d’avoir su attirer des talents, même quand la structure était encore toute jeune.
Est-ce que votre carrière vous a déjà amené à collaborer ensemble dans des entreprises ou des associations professionnelles ?
On peut dire que nos métiers se rejoignent sur un point central : l’intégration sur un nouveau marché. Sarah accompagne les entreprises sur les aspects fiscaux et de sécurité sociale lors de leur implantation, tandis que je peux intervenir sur leur développement commercial. Il nous est donc arrivé à plusieurs reprises de collaborer autour de clients communs.
Pouvez-vous nous parler de votre lien avec la CCIFS et de votre implication avec nous ?
Nous avons tous les deux un lien fort et naturel avec la CCIFS, né bien avant notre installation en Suisse. Notre histoire a commencé à Hong Kong, où nous étions déjà membres actifs de la Chambre. C’est donc tout naturellement que l’un de nos premiers réflexes en arrivant à Genève a été d’adhérer à la CCIFS, probablement le jour même !
Vivian, déjà engagé à Hong Kong, animait le comité digital. La Chambre a toujours été pour lui un levier clé pour comprendre le fonctionnement local, développer son réseau, et accompagner les premières étapes de création d’entreprise : fiscalité, cadre légal, développement commercial… autant de sujets qu’il a pu explorer grâce à la communauté CCIFS. Cela a aussi été un tremplin pour s’insérer dans son industrie, tant sur le plan professionnel que personnel.
De mon côté, j’étais souvent invitée à intervenir sur les questions fiscales en partenariat avec la CCIF à Hong Kong, et j’ai poursuivi cet engagement en Suisse. Quand j’ai été transférée de mon bureau à Hong Kong à celui de Genève, on m’a demandé à quelle association je souhaitais adhérer : la réponse était évidente. Inutile d’être membre de plusieurs structures si l’on ne s’investit pas réellement. J’ai donc rejoint dès le départ le comité juridique et fiscal de la Chambre.
Ce qui nous touche particulièrement, c’est l’approche humaine de la CCIFS. Au-delà du réseau professionnel, c’est aussi un espace social, où l’on crée des liens forts — essentiels quand on arrive dans un nouveau pays. C’est cette dimension que j’ai retrouvée en animant aujourd’hui l’événement "Bienvenue en Suisse", qui me tient beaucoup à cœur. Ayant moi-même été dans la position du nouvel arrivant, c’est un vrai plaisir d’accueillir et d’accompagner à mon tour ceux qui débutent ici.
Vivian, pouvez-vous retracer l’étincelle qui vous a orientés vers votre domaine ?
À l’origine, je suis juriste, donc rien ne me prédestinait à évoluer dans le marketing digital d’autant plus qu’à l’époque, ces métiers n’existaient pratiquement pas. C’est un peu par curiosité et par opportunité que j’ai commencé à m’y intéresser, notamment à travers le référencement web, qui reposait beaucoup sur le contenu. Ma toute première activité en ligne gardait d’ailleurs un lien avec le monde juridique, ce qui a facilité la transition. Au fil du temps, je me suis aussi formé sur les aspects financiers, ce qui me permet aujourd’hui d’avoir une approche assez complète, à la fois technique, stratégique et business. Quand je vois aujourd’hui l’offre de formation structurée en marketing digital, je me dis que c’est une belle évolution du secteur !
Sarah,quelle influence l'un de vous a-t-il eue sur la pratique professionnelle de l’autre, en dehors de votre cadre conjugal ? Comment vos domaines se complètent-ils ?
L’influence la plus marquante est venue du départ de Vivian à Hong Kong, qui m’a fait réaliser l’importance d’intégrer une dimension internationale dans ma carrière.
En fiscalité, j’aide notamment les Français à comprendre les enjeux liés à leur implantation ou à leurs investissements à l’étranger. Mais ce n’est pas simple : il faut bien comprendre les spécificités culturelles et administratives, comme savoir si l’on s’oriente plutôt vers la Suisse alémanique ou romande.
De son côté, Vivian peut confirmer que l’approche en marketing digital doit aussi être adaptée à ces différences régionales, car les codes ne sont pas les mêmes entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. Nos domaines se complètent donc parfaitement : je m’occupe de la dimension fiscale et culturelle, tandis que lui adapte la stratégie digitale selon le territoire et son public.
Collaboration transversale :Voyez-vous des ponts, des initiatives ou projets communs à vos deux commissions — par exemple les aspects liés à la compliance numérique ou l’impact fiscal des innovations technologiques ?
Sur les sujets juridiques, notamment le RGPD, les cookies ou les analytiques, il y a vraiment un lien fort entre nos deux domaines. Ces aspects mêlent des enjeux juridiques, fiscaux et commerciaux, ce qui nous amène souvent à collaborer sur des projets communs, notamment avec des start-ups ou dans des secteurs innovants comme le Web3 et la crypto. Nous nous renvoyons régulièrement des clients, car nos expertises se complètent parfaitement.
Au final, notre collaboration s’articule autour d’un même objectif : réussir l’intégration d’une entreprise sur un nouveau marché. Cela passe autant par la visibilité et la recherche de clients grâce au marketing, que par la conformité réglementaire et fiscale. Ces deux volets sont indispensables pour accompagner efficacement nos clients.
Vivian quels sont les grands défis numériques et fiscaux que vous estimez cruciaux pour les entreprises franco‑suisses dans les 5 prochaines années (ex. IA, télétravail, régulation transfrontalière) ?
Un défi majeur que nous voyons tous les deux concerne l’impact croissant de l’intelligence artificielle, notamment ses dimensions juridiques et marketing. Par exemple, j’ai assisté récemment à une conférence sur l’IA en marketing où une avocate spécialisée expliquait les enjeux légaux liés à cette technologie.
Dans notre contexte professionnel commun, les règles évoluent rapidement : la régulation transfrontalière, notamment avec le télétravail qui se généralise, ajoute une couche de complexité : il faut gérer les questions fiscales liées à l’emploi à distance entre la France et la Suisse, tout en respectant les règles de conformité numérique, comme le RGPD. Ces sujets nécessitent une collaboration étroite entre nos domaines, pour que les entreprises puissent s’implanter et se développer sereinement dans cet environnement en constante évolution.
Rôle conjugué : Comment pourriez vous conjuguer vos expertises pour porter des projets à la CCIFS ?
Nous voyons clairement des synergies possibles entre nos deux commissions, notamment autour de sujets comme le RGPD, où la conformité juridique croise les enjeux fiscaux et commerciaux. Concrètement, nous pourrions proposer des consultations croisées pour apporter une expertise complète à nos clients.
Cette collaboration renforcée permettrait non seulement de mieux répondre aux besoins des membres, mais aussi de valoriser l’expertise complémentaire de nos deux commissions.
Pour la CCIFS, il serait pertinent de développer des projets communs qui proposeraient d’accompagner les entreprises sur la conformité numérique tout en tenant compte des implications fiscales, ou encore sensibiliser sur l’impact des nouvelles technologies à la fois du point de vue légal et commercial.
Portrait réalisé en juillet 2025 par Angéline Barbier (CCIFS)