Portraits
Portrait – Ralf Pawolleck, Managing Director, Valoris Advisory, Switzerland Expert en droit fiscal et en mobilité internationale
Découvrez le portrait membre du mois de septembre 2025 consacré à Ralf Pawolleck.
Votre date et lieu de naissance, et début de parcours ?
Je suis né le 4 juillet à Hambourg, en Allemagne, ou j’ai vécu mes 27 premières années avant de m’installer successivement en France, à Paris et en Suisse, il y a maintenant trente ans. Ma date de naissance me vaut souvent un accueil chaleureux aux États-Unis.
Quelles sont vos passions en dehors du travail ?
La musique, sans hésitation. J’ai commencé à jouer du violoncelle durant la pandémie, un instrument qui m’apporte autant de discipline que de plaisir : j’en parle souvent comme étant mon “yoga musical”, tant cela m’apporte un équilibre. À côté de cela, je nourris une passion pour l’histoire, l’histoire de l’art et l’histoire tout court. Genève et sa région offrent un cadre culturel exceptionnel dont je profite pleinement : le Grand Théâtre, les musées, et bien sûr le Festival de Verbier.
Une des causes qui vous tient à cœur ?
Avec Valoris, nous avons choisi de soutenir l’association lyonnaise Danse en Cœur, qui accompagne des enfants en situation de handicap. Cette initiative nous touche particulièrement, car elle allie solidarité, inclusion et générosité. L’association organise cette année en novembre un défi hors du commun : un marathon de danse de 24 heures non-stop, où des équipes se relaient sur la piste afin de récolter des fonds et de sensibiliser le grand public à la cause du handicap.
Quelles qualités appréciez-vous chez les autres ?
La générosité, au sens large : qu’il s’agisse d’attention, d’ouverture d’esprit ou d’absence de jugements hâtifs.
Et les défauts que vous pardonnez facilement ?
Les maladresses liées à la parole. Les “quatre accords toltèques” m’inspirent beaucoup : la parole impeccable, ne rien prendre personnellement, ne pas faire de suppositions, et faire de son mieux. Comme ce sont des idéaux difficiles à atteindre, j’ai beaucoup d’indulgence à ce sujet.
Parlez-nous de votre parcours et de ce qui vous a amené jusqu’ici ?
Comme expliqué précédemment, j’ai quitté mon Allemagne natale pour rejoindre la France et débuter ma carrière comme expert en mobilité internationale au sein du groupe Vivendi à Paris ; j’ai participé à la mise en place d’une plateforme centralisée de gestion des expatriés. J’ai ensuite passé vingt ans chez EY, où j’ai évolué de consultant senior à associé. Ce parcours a été possible grâce à une conviction forte : l’intelligence émotionnelle est essentielle. Motiver, responsabiliser et transmettre la passion du métier sont, selon moi, les clés du management. Je crois aussi à la clarté : au lieu de se réfugier derrière une technicité excessive, il faut être capable de nommer les choses simplement et de proposer des solutions pragmatiques.
Pouvez-vous nous présenter Valoris en quelques mots ?
Valoris Avocats a été fondé en 2014 par d’anciens associés d’EY animés par une conviction : pratiquer le droit autrement, avec un ancrage international fort et une proximité réelle avec les clients. Notre ADN repose sur un triangle stratégique Allemagne–France–Suisse, qui constitue notre force et guide notre approche.
Si nous couvrons toutes les problématiques de droit des affaires — fiscalité, droit social, droit des entreprises, droit du travail, immigration, fusions-acquisitions — l'une de nos compétences clés réside dans la mobilité internationale. C’est le cœur de notre expertise et le moteur de Valoris Advisory, notre entité suisse. Nous accompagnons les entreprises et leurs collaborateurs sur toutes les questions liées aux parcours transfrontaliers. Ces sujets sont éminemment techniques et demandent une double compétence : maîtriser la complexité réglementaire et savoir la vulgariser pour les entreprises.
Qu’est-ce qui vous a amené à cette spécialisation ?
Mes études à Hambourg m’ont fait découvrir la fiscalité internationale. C’est un domaine complexe et passionnant, au cœur de toutes les problématiques transfrontalières. Mon rôle est d’accompagner entreprises et collaborateurs dans des situations souvent perçues comme une charge : fiscalité, droit social, autorisations de séjour, retraites, etc. Ce qui me motive, c’est de vulgariser ces sujets pour aider les clients à prendre les bonnes décisions.
Quelles sont plus belles réussites, tant sur le plan professionnel que du côté personnel ?
Sur le plan professionnel, devenir associé a marqué un véritable changement de paradigme : passer de l’expert au décideur, avec une responsabilité entrepreneuriale et une vision globale. C’est une étape qui a transformé ma manière de travailler et d’appréhender les enjeux de mes clients et de mes équipes.
Sur le plan personnel, ma plus grande fierté reste ma famille : être père de deux fils formidables et grand-père de deux petites filles. Sans oublier mon épouse, française, avec qui je partage une longue histoire jalonnée de voyages, d’expériences et d’aventures internationales.
Quels sont vos projets professionnels actuellement?
Renforcer la présence de Valoris en Suisse est ma priorité. Après une première phase vécue comme une “start-up”, nous abordons aujourd’hui une étape de consolidation et de visibilité accrue. Notre objectif est de transformer l’élan initial en une implantation durable, capable de répondre aux besoins des entreprises sur l’ensemble du territoire.
Concrètement, cela signifie élargir notre rayonnement au-delà de la Romandie : nous avons déjà initié des workshops à Bâle et nous intervenons régulièrement en Suisse alémanique, mais l’ambition est d’ancrer davantage notre présence à Zurich et à Bâle, deux pôles stratégiques pour les multinationales et l’industrie. Cette expansion est essentielle pour accompagner de manière proactive les problématiques transfrontalières, notamment en matière de mobilité internationale, de télétravail et de fiscalité.
Quel est votre lien avec la Chambre de Commerce France Suisse ?
Il est très fort et s’inscrit dans la durée. Dès l’inscription de Valoris au registre du commerce à Genève, la CCIFS a été un partenaire naturel. Notre première rencontre avec la direction de la Chambre de l’époque a marqué le départ d’une relation de confiance et d’échanges réguliers. Nous partageons des valeurs communes : ouverture, accompagnement et esprit de réseau.
Concrètement, notre cabinet a déjà pris part à plusieurs initiatives de la Chambre : participation à des colloques, animation d’ateliers, notamment à Bâle et en septembre lors du forum d’affaires à Lausanne, et accompagnement de sociétés françaises dans leurs projets d’implantation en Suisse. La CCIFS joue pour nous un rôle de passerelle précieuse : elle nous met en relation avec des acteurs-clés comme Swissmem à Zurich et Lausanne, avec qui nous collaborons désormais pour sensibiliser l’industrie aux enjeux de la mobilité internationale.
Notre implication est également structurelle : je suis co-gérant de Valoris Advisory avec Xavier Duquesne, coéquipier inspirant de longue date, et ensemble, nous mobilisons nos équipes de Genève et de Lyon pour traiter des transactions transfrontalières complexes (télétravail et mobilité internationale, successions, retraite, acquisition de biens immobiliers).
Enfin, nous sommes aussi résidents du Booster Genève, ce qui nous permet d’être au plus près de la communauté d’affaires franco-suisse, de partager au quotidien avec d’autres entreprises innovantes et de bénéficier d’un lieu d’échanges stimulant.
Vous serez présent au prochain Forum d’Affaires Franco-Suisse. Quel rôle allez-vous y jouer ?
Nous sommes particulièrement fiers d’être sponsor du Forum 2025. Cet événement est l’un des rendez-vous majeurs de la Chambre, et il nous tient à cœur d’y contribuer activement.
Notre intervention portera sur les nouveaux modes de travail – télétravail, workation*, organisation hybride – qui bouleversent les entreprises et posent de nombreuses questions juridiques et sociales. Quelles obligations pour l’employeur ? Quels risques fiscaux ou administratifs ? Comment sécuriser les données dans un environnement transfrontalier ? Autant de sujets sensibles qui nécessitent un accompagnement spécialisé.
* Le workation désigne le fait de travailler à distance dans un lieu habituellement réservé aux vacances, comme la montagne, la mer ou une autre destination agréable, au lieu de son bureau ou de son domicile.