Secteurs & marchés
Blockchain et Cryptomonnaie
Découvrez notre série sur les secteurs porteurs en Suisse
Les technologies de la Blockchain occupent une place importante en Suisse, le pays réunit les principales conclusions pour leur développement : expertise dans le domaine financier, système académique préparant les jeunes talents (avec l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich dans le top 10 des universités mondiales pour la blockchain) et les instances de régulation à l’écoute des innovations technologiques.
Le secteur financier est effectivement un des secteurs le plus régulés en Suisse, mais les autorités et le régulateur financier suisse, la FINMA, font preuve de flexibilité pour ne pas freiner les innovations dans le domaine de la finance décentralisée.
Dès 2013, ces atouts suisses ont attiré les entreprises du secteur des cryptomonnaies qui ont commencé à s’installer à Zoug, une petite ville proche de Zurich. Après Bitcoin Suisse, Ethereum – la fondation qui gère l’une des cryptomonnaies les plus établies – s’est également installé dans cette même ville. Progressivement, ce cluster a été renommé « Crypto Valley » en référence à la Silicon Valley aux Etats-Unis. La Crypto Valley attire de nombreuses start-ups étrangères actives dans le domaine de la blockchain, dont Cardano, DFINITY, Cosmos Network et Polkadot.
Zoug n’est cependant pas la seule ville (canton) qui encourage un développement de cette technologie en Suisse. Les cantons du Tessin, de Vaud, de Zurich, de Lucerne, de Genève et de Neuchâtel ont également emboité le pas et mis en place des écosystèmes favorables au développement de sociétés exploitant la technologie de la Blockchain. Le nombre de sociétés actives dans ce domaine a récemment été évalué à 1'135, représentant plus de 5'750 employés.
Dans les années 2010, l’émergence fulgurante des cryptoactifs a pris de court les régulateurs qui ont mis du temps à réagir. La Suisse a cependant été l’un des premiers pays à mettre en place un cadre clair de réglementation des cryptos à partir de 2018. Le « Blockchain Act », une loi plus complète sur l’encadrement de la technologie Blockchain, est entrée en vigueur en août 2021.
A titre de comparaison, la réglementation MiCa de l’Union Européenne est entrée en vigueur fin 2024.
Deux autres actes sont également notables :
D’une part, l’exception dite du bac à sable (sandbox) en vigueur depuis août 2017 dans le cadre de laquelle des dépôts du public peuvent être acceptés sans autorisation de la FINMA jusqu’à concurrence de 1 million de francs, sachant que les obligations de la loi sur le blanchiment d’argent doivent être respectées et qu’une affiliation à un OAR (organisme d'autorégulation) est nécessaire.
D’autre part, l’intégration de dispositions sur la promotion de l’innovation dans la loi sur les banques et la création d’une catégorie d’autorisation supplémentaire (autorisation Fintech) pour les établissements qui acceptent des dépôts du public jusqu’à concurrence de 100 millions de francs, sans pratiquer d’opérations actives (sans investir ou rémunérer les dépôts). Les conditions de l’autorisation Fintech ont été approuvées par le Parlement le 15 juin 2018.
Malgré cette approche progressiste, le pays a perdu quelques points dans l’indice Henley Crypto Adoption et est passé de la 2e place mondiale en 2023 à la 11e position en 2024, ceci, principalement à cause de la concurrence mondiale et les pays comme Hongkong, les Etats-Unis, Singapour et la Thaïlande qui prennent de l’avance. Mais le potentiel d’innovation de la Suisse est loin d’être épuisé dans ce domaine avec plusieurs projets d’importance. Ainsi, la Banque nationale suisse travaille avec l’opérateur boursier SIX et certaines banques sur le projet d'une monnaie numérique de banque centrale, Helvetia III, pour le traitement des transactions sur les marchés financiers. L’Association suisse des banquiers teste également un actif de règlement numérique pour le franc.
Principales associations et réseaux :
Dossier rédigé par Business France en Suisse
